Fête du Chant de Marin à Paimpol
3-5 août 2001

Pendant trois jours, on a chanté à Paimpol. Trois jours de fête en musique autour du bassin à flot, en plein coeur de la ville, qui avait retrouvé un petit air d'autrefois, quand tous les mats des goélettes en partance pour l'Islande faisaient comme une forêt sur la mer, et qu'on pouvait, dit la légende historique, passer d'un quai à l'autre simplement par-dessus les ponts des bateaux à couple...

Des dizaines de bateaux de toute taille, de toute forme, de toute origine, se pressaient le long des quais. Parmi les grands: Le Phoenix, brick goélette de 36 m (Grande Bretagne), La Recouvrance, goélette de Brest de 25 m, Le Renard, cotre corsaire (Saint-Malo), Jantje, goélette à hunier, 28 m (Pays-Bas), Frya, trois mats goélette de 23 m, (Douvre), La Grande Hermine, bateau école de la Marine nationale de 18 m, La Pauline, Le Grand Léjon, La Mouette de Brest avec sa belle coque bleue...

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la Belle Etoile, d'autres que j'oublie, et des plus petits, par dizaines, bateaux de pêche ou de belle plaisance, chaloupe, lougre, cotre, sloop, yole, dragons et Muscadets, petits misainiers et plates à godille... Des anglais, beaucoup. Des hollandais aussi.

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Les grands pavois sont de sortie, et le vent clément permet d'envoyer un peu de toile à quai, voiles carrées, voiles au tiers, voiles auriques, grand-voiles et huniers, focs et perroquets, démesurées ou mouchoir de poche, couleurs ocre, rouge, brique, paille, un vrai festival pour les yeux.

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Et plein les oreilles, aussi, parce qu'on est quand même venu pour la musique, et on n'est pas déçu. On tourne autour du port, de bateau en bateau, de quai en quai, de bistrot en bistrot, et on essaye de les écouter tous, ces musiciens venus d'à coté ou du bout du monde, avec leurs accordéons ou leurs guitares, les connus et les moins connus, les chorales familiales et les bourlingueurs de festivals. A deux ou à quinze, ils chantent la mer et les marins, les départs difficiles et les traversées meurtrières, les bateaux et les hommes (et les femmes!), Jean-François de Nantes et Fanny de Lanninon, les filles de Lorient et les dames de Bordeaux, le pont de Morlaix et le port de Tacoma, l'harmonica et la polka, les bancs de Terre-Neuve et la dure vie du matelot. Certaines chansons sont trop connues, mais on en découvre d'autres, beaucoup d'autres, moins courues, parfois inédites, tout aussi prenantes. Il en vient de Bretagne et du Nord, d'Irlande et du Danemark, de Québec et d'Australie, d'Espagne et de Cuba. On ne comprend pas toujours les paroles, mais la force de la musique, l'émotion, est la même.

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Et puis, on est là pour faire la fête, alors allons-y gaiement. On reprend en coeur, on tape dans les mains, on frappe du pied par terre, on danse sur les quais. Un verre de bière et ça repart, on quitte les Boucaniers de Saint-Malo sur un bateau pour Michel Tonnerre dans un bistrot, en chemin une mélodie vous attire, faisons un détour. La nuit s'avançant, les regards se font un peu plus flous mais les voix sont toujours là, même si le répertoire à tendance à s'orienter du coté de Camaret, son curé et ses filles...Certains tiendront toute la nuit, comme ça, à manger de la bière et à chanter, sans que jamais les voix ne défaillent (c'est un métier!). On les retrouve au petit matin en allant chercher les croissants, et c'est reparti pour un tour...

Pour qui aime les bateaux et la culture maritime, ce fut une belle fête que ces chants de marins à Paimpol. Rendez-vous à la prochaine, en 2003!


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